Les homélies
de ce Carême seront illustrées avec les photos de la Terre
Sainte.
Le Pasume 47 chante l'amour de Dieu qui habite au milieu de son peuple dans la Ville Sainte il dit : "Longez
les remparts de Sion, comptez ses tours; que vos coeurs s'éprennent
de ses murs : contemplez ses palais"
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Quatrième dimanche de Carême Jésus ouvre les yeux de l'aveugle de naissance 1 Samuel 16, 1-13 Ephésiens 5, 8-14 Jean 9, 1-41
Quelle image évoque pour vous le baptême lorsque vous y
pensez ? Nous sommes aujourd’hui devant ce mystère de lumière. Le Christ est la lumière et nous sommes la lumière. L’aveugle-né est le type même du baptisé et il nous représente tous. Le Seigneur nous ouvre les yeux. Nous sommes tous des aveugles : c’est par le baptême que nos yeux s’ouvrent. Pourquoi ? Pour que nous voyons, que nous croyons et que nous témoignons du Fils de Dieu, à tel point que nous puissions dire aussi : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? Tu le vois, c’est lui qui te parle ». Une chose extraordinaire se produit lorsqu’un cœur s’ouvre à la lumière de Dieu. Le Christ a déclaré : « Je suis la lumière du monde » (Jn 8, 12) donc la lumière habite le Christ et comme il nous l’a dit, cette lumière nous habite aussi : « Nous sommes lumière dans le monde » (cf. Mt 5, 14). Tout au long de la scène de l’aveugle-né, i
l y a un chassé- croisé de refus de responsabilités.
Les pharisiens convoquent les parents de l’homme qui avait été
aveugle et leur demandent : « Cet homme est bien votre
fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se
fait-il qu’il voie maintenant ?». Les parents répondirent :
« Nous savons que c’est bien notre fils et qu’il
est né aveugle. Mais comment il peut voir à présent;
et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas, non plus. Interrogez-le,
il est assez grand pour s’expliquer ». Devant la
lumière, l’homme fuit ; sans elle, le statut de l’homme
est un statut de fuite. Le Seigneur nous demande de nous laisser illuminer
par lui : « Réveille-toi, ô toi qui dors,
relève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera ».
C’est une allusion au texte merveilleux d’Isaïe : « Debout !
Resplendis ! Car voici ta lumière, et sur toi se lève
la gloire du Seigneur… Les nations marcheront à ta lumière
et les rois à ta clarté naissante… Tu n’auras
plus le soleil comme lumière du jour, la clarté de la lune
t’illuminera plus : le Seigneur sera pour toi une lumière
éternelle et ton Dieu sera ta splendeur ». (Is
60, 1-3. 19). Une des premières hymnes chrétienne évoque le baptême sous la perspective de la lumière. Le mystère de Dieu apparaît alors car il devient lumière, le mystère de Dieu devient la lumière de nos yeux, la vie de notre cœur, la vie de tout ce que nous sommes. Je voudrais que la lumière pénètre vos cœurs et les transfigure. Je voudrais que la lumière éclaire les racines de votre cœur qui n’ont encore pas été illuminées. Il faut savoir qu’il y a des zones entières de notre être qui ne sont pas éclairées par la lumière de Dieu. Nous avons à évangéliser toutes les parties de notre cœur et cela, nous le pouvons dans la lumière et la puissance de Dieu parce qu’il nous appelle à transfigurer notre être tout entier. La lumière est l’image la plus éclatante qui soit pour nous dire ce qui va se passer à Pâques. Nous proclamerons le Christ, lumière de Dieu. Ce n’est pas un hasard mais c’est parce que le Christ est la plénitude de la lumière et nous avons à nous laisser immerger en elle.
Dieu est lumière, en lui, il n’y a aucune ombre. Nous sommes
nous aussi lumière puisque nous sommes appelés à
être transfigurés. Il faut que la lumière passe
jusqu’au bout de nos doigts. La lumière est faite pour pénétrer
jusqu’au plus profond de nous-même et nous transfigurer.
Toute la tradition orientale insiste sur cette illumination de l’être
à laquelle nous sommes appelés. Notre fidélité
à Dieu se mesure à la lumière d’amour qui éclaire
notre vie et il n’y a rien de plus extraordinaire que cette lumière.
C’est la lumière de l’infini fidélité,
de la fidélité qui enveloppe le moindre de nos actes, de
la fidélité que Dieu peut créer en nous et que nous
pouvons pas créer : laissons la lumière se diffuser
dans nos cœurs. Il faut y croire. L’évangile
de l’aveugle-né est là pour nous le dire. Il s’agit de confesser le fils de l’Homme, de confesser le Fils de Dieu. Pour ce faire, laissons le Seigneur ouvrir notre cœur. Il y déposera sa puissance, sa force et sa lumière. A nous aussi, le Seigneur a mis de la boue sur les yeux et nous en a lavés pour que nous voyons. Nous voyons. Pour vous, la foi consiste-t-elle à voir, à voir pour de bon, à voir au sens le plus profond du mot ? « Qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14, 9). Voir la puissance du mystère du Seigneur dans l’Eucharistie, au cœur de la vie de l’homme, voir la transformation que son amour exige. Nous sommes dans un monde d’atrocités, de misères. C’est à nous qu’il revient de transfigurer tout cela, par notre présence à Dieu au cœur de la vie, une présence aussi humble soit-elle. Des êtres de lumière : « Réveille-toi, ô toi qui dors et le Christ t’illuminera ». Il n’ y a pas de plus belle formule pour dire cette présence. Nous ne pouvons cesser de chanter, (Extrait du livre : L' amour du Père révélé dans sa Parole. Homélies, année A. Parole et Silence ) |
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